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Immobile et agité
24 avril 2014

Résumé de l'épisode précédent (cliquer) Je l'ai

sumé de l'épisode précédent (cliquer)

 

Je l'ai dit, écouter de la musique est pour moi un acte créatif à part entière. Celui-ci n'étant pas reconnu socialement, il fallait bien que je le meuble avec autre chose. Pendant que j'écoutais mes disques dans lesquels je plongeais (c'est pour cela que j'emploie si souvent "plonger" ; il n'y a que là-dedans que je plonge), je m'occupais la main en faisant des gribouillis cerclés de mots ou bien des mots cerclés de gribouillis (pourquoi devoir toujours "s'occuper", comme si rien ne se suffisait à soi-même ? c'est ça le véritable scandale, la vraie déchéance). À partir de là j'ai extrapolé en pensant que c'était ce que j'aimais faire. Je me suis cru graphiste, je me suis vu artiste. Je n'avais pas conscience que ce n'était qu'un pis-aller pour justifier mes états de conscience purement mélodiques et donc improductifs.

À partir de là c'est pour ça que je fais des rêves comme celui de cette nuit : un auteur de mes connaissances écrit sur moi une sorte de biographie récapitulative où il est dit que je suis "gourd" (cela se dit-il pour autre chose qu'un doigt ?), que mes éclats étaient sûrement involontaires et par là-même étonnants, que je suis une curiosité. Je suis partagé entre le sentiment d'être flatté et celui de me sentir une bête de foire.

Il n'y a que quand j'écris que je trouve le rythme de mon silence. Les fois où je crois avoir besoin de la musique, elle me court-circuite, me fait accélérer comme quand je traçais des traits (rare de trouver des musiques, même lentes, même expérimentales, même tout ce qu'on veut, qui n'aillent pas plus vite qu'elles-mêmes).

Ce qui pourrait me faire trouver l'écriture aussi superflue que le dessin, c'est de me dire que tout est déjà dans ma tête et que donc à quoi bon répéter. Sauf que bien entendu, le langage n'est pas la pensée et l'on ne répète rien (oui, il n'y a pas d'âge pour découvrir l'eau chaude). C'est pour ça que même quand on veut "exprimer", "faire passer", "témoigner", c'est encore le langage qui est au centre (oui, toujours de l'eau chaude ; ou un œuf dur, comme vous voulez ; oui, je n'ai pas oublié que je m'adresse à vous et que c'est ça aussi qui change la donne).

 

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