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Immobile et agité

3 avril 2019

Plus de quatre ans et demi après À la base, je

Plus de quatre ans et demi après

 

À la base, je m'excuse d'être. Et du coup quand je dois affirmer mon existence c'est maladroit et je peux vite me faire des idées, croire en la toute-puissance de ma pensée : « comme je ne compte pour rien la plupart du temps, si cette fois-ci on a eu l'air de me prendre en compte c'est que je dois vraiment être quelqu'un ! ». Or, pas du tout, ou pas spécialement. Je navigue toujours entre ces extrêmes : ils vont forcément se rendre compte que je suis le plus nul des nuls (alors qu'il m'arrive de maîtriser une certaine non-nullité dans certains domaines), ils vont forcément se rendre compte que je suis le plus unique des exceptionnels (alors que les gens se fichent qu'on ait un cerveau curieux, ils veulent juste qu'on soit viable). Finalement, je ne sais pas si le problème c'est de croire trop peu en moi ou si c'est de croire que je pourrai mener une vie normale en croyant si peu en moi (ce qui est une manière de trop croire en soi, pour le coup : « même si je tremble à tout va, ils ne s'apercevront de rien, tout se passera magiquement grâce à mon sourire », tu parles !). Je crois être passé d'une phase où je refusais d'admettre ma non-confiance totale, ce qui était une manière d'être auto-complaisant, à une nouvelle ère (la fameuse, le tournant) où l'on est obligé d'accepter d'être éclopé, à force. Et maintenant, tout commence. « Je ne serai jamais un artiste » avait déjà été dur à admettre (j'en avais longuement parlé ici et là), reste maintenant « Je ne serai jamais un humain qui étale un quelconque “vécu” ou “parcours” puisque mon essence semble être d'être immobile et agité ». Et c'est en partant de là qu'existent possiblement des marges, avec les limites que l'on sait.

 

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18 août 2014

Immobile c'est celui qui est ballotté par la

Immobile c'est celui qui est ballotté par la fatalité, comme sidéré. (Ma vie a commencé comme ça, du coup c'est une habitude.)

Agité c'est celui qui, pour contrebalancer, veut tout maîtriser ; "tout" étant impossible, il se contentera de lubies précises.

Ils sont répétitifs.

Ils créent forcément des handicaps. On peut dire qu'Immobile est en retard et Agité en avance (ce qui n'est pas mieux). Le curseur n'est donc jamais bien placé et le ballottage s'en trouve aggravé, même pour Agité.

Immobile croit qu'il est le corps car il n'est jamais présent. C'est à cause qu'il sait pas faire. Il a jamais fait. Mais il est aussi la tête.

Agité croit qu'il est la tête car il explore. En fait, il bute. Même quand il marche, il bloque. Il est aussi le corps.

Les injonctions d'Agité à maîtriser Immobile ne tiennent qu'un temps, tout comme celles d'Immobile à contenir Agité. C'est pas l'un qui doit régler l'autre, c'est chacun qui doit se régler lui-même.

Il faut des phases de conscience où tout mettre à plat, même si le passé ne s'en trouvera pas pour autant rattrapé.

13 août 2014

En fait au début c'est le cerveau qui allait pas

En fait au début c'est le cerveau qui allait pas très bien, du coup ça a inhibé le corps, du coup ça a fragilisé le corps, du coup ça a détruit le corps, du coup ça perturbe le cerveau encore plus. Dans la phrase il y a écrit trois fois "corps" et deux fois "cerveau", c'est bien la preuve que les dégâts résident avant tout dans le corps, mais le fait que le cerveau soit à la fois à l'origine et à l'arrivée de la chose montre bien qu'il est le nerf de la guerre.

Le plus tordu dans tout ça, c'est qu'il y a des fois où il faut que le corps soit vraiment mal pour que le cerveau puisse recharger les batteries. En gros : c'est à cause du corps que le cerveau va pas bien, mais si le corps va encore moins bien le cerveau ira un peu mieux. Appréciez le casse-tête.

11 août 2014

Quand par hasard 1) je commence à avoir

Quand par hasard 1) je commence à avoir l'impression de me sentir bien et 2) je suis seul, le 1) ne parvient jamais à advenir et je pense avoir découvert pourquoi. Je vais essayer de traduire ça grossièrement :

Tiens, c'est bizarre, je ressens comme un vide... Ah ben oui, je sais ce que c'est : mon corps ne me fait pas souffrir, contrairement à presque toutes les minutes depuis le début de ma vie. Du coup ça va pas, il y a quelque chose qui manque, il faut que j'aille chercher un élément de gêne sinon je ne suis plus dans mon élément, du coup hop, c'est ma tête qui s'en va trouver des insatisfactions, des caprices, des névroses que je gonfle, des peurs infondées ; je me mets à accorder une importance extrême à la moindre petite mélodie, en pensant qu'il n'y a qu'elle seule qui puisse m'extraire de mes douleurs tant physiques que mentales.

Quand les gens sont là, c'est beaucoup plus simple. Je cesse de râcler mes fonds de tiroirs. Encore faut-il que je n'aie mal nulle part, donc.

C'est pourquoi je n'aime pas vraiment la solitude, même pour créer : elle ne me sert qu'à me rappeler que même quand je ne souffre pas je cherche à souffrir pour meubler.

9 août 2014

Se concentrer sur une seule tâche c'est ça qui

Se concentrer sur une seule tâche c'est ça qui fait progresser, ce sont les bienfaits de la division du travail selon Durkheim. Certes, mais c'est aussi ce qui crée des ornières et ce qui nous limite à une seule vérité alors qu'elles sont multiples, ou pour dire les choses autrement : la Vérité c'est toutes les vérités en même temps qui coexistent. En passant d'une activité à l'autre dans une vie, on coexiste vraiment avec tous les nous-mêmes possibles. C'est forcément ce qui me conviendrait en tant qu'immobile et agité qui n'a pas de permanence.

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8 août 2014

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4 août 2014

Concernant la honte, j'ai longtemps cru que

Concernant la honte, j'ai longtemps cru que c'était parce que j'avais honte de tout que des fois je disais vraiment des choses honteuses histoire de savoir pourquoi j'avais honte, mais je m'aperçois maintenant que c'est plus subtil : en exacerbant ma honte, en la développant (car c'est une recherche tout ce qu'il y a de plus précise et sérieuse), en lui faisant prendre des tours que je ne serais peut-être pas allé jusqu'à prendre dans un état normal (à savoir hors de l'écriture), je peux ainsi la mettre en spectacle, ne pas en être dupe et m'en tenir à distance. Je montre aux autres que je sais que je suis con et qu'il n'y a pas mort d'homme. Sauf que la plupart du temps, les autres pensent que je ne fais pas exprès ou alors que si je fais exprès c'est pour me faire mousser. Or, ça ne m'amuse pas spécialement, c'est juste la manière que j'ai trouvée pour m'en débarrasser le plus possible, la traire au maximum. J'attends toujours la dernière goutte.

Je repense soudain à un avatar éternel de ma honte : quand je vais très bien, il faut que j'écoute de la musique qui s'en moque ou qui mime la joie de manière risible, histoire d'avoir honte de vivre si bien, vu que je suis trop bête pour le mériter, pour assumer cette euphorie sur mes épaules. Quand je pensais être sincèrement dans l'exultation, c'était du pipeau : je singeais.

On en vient ici à mon vrai truc perpétuel : je ne sais pas ce que j'aime, je ne sais pas ce que je veux vivre, je ne sais pas ce qui m'a "marqué" (tout ce que je mets entre guillemets, c'est tout ce que je voudrais dire autrement mais que je n'y arrive pas). J'en parle aussi ici.

1 août 2014

La seule chanson dont je suis à peu près

La seule chanson dont je suis à peu près satisfait parmi les essais que j'ai faits pour l'album sur ma vie, c'est celle-ci. Vous pouvez l'écouter si vous voulez.

31 juillet 2014

C'est d'autant plus difficile de régler les

C'est d'autant plus difficile de régler les problèmes de sa tête quand on les fuit en voulant régler les problèmes de son corps, comme si c'était ça qui allait le faire, alors que tout est bien distinct. En plus, ça nous rappelle les limites de notre corps, ce qui aggrave encore celles de la tête. Il ne faut pas chercher à "régler en vue de". Rien ne doit être un "moyen".

C'est d'autant plus difficile de régler les problèmes de son corps quand on les fuit en voulant régler les problèmes de sa tête, comme si c'était ça qui allait le faire, alors que tout est bien distinct. En plus, ça nous rappelle les limites de notre tête, ce qui aggrave encore celles du corps. Il ne faut pas chercher à "régler en vue de". Rien ne doit être un "moyen".

28 juillet 2014

Je fais donc un album de chansons sur ma vie par

Je fais donc un album de chansons sur ma vie par l'intermédiaire des personnes que j'ai fréquentées pendant mes années de collège et de lycée, les seules où j'ai vraiment vécu avec les autres. Tout traite du passé que l'on aimerait voir revivre, qu'il soit lointain ou proche, éphémère parce que marquant ou marquant parce qu'éphémère.

 

1. "Deux parents", ballade-fanfare déchirante.

Eux ils avaient deux parents, moi j'en avais qu'un seul / Eux ils avaient deux parents [ad libitum]

Introduction qui se rapporte aux enfants de ma belle-mère qui, eux, avaient un père alors que moi je n'avais plus de mère.

 

2. "Taofik Boudhib", beat chaloupé.

Taofik, Taofik Boudhib, Taofik / Peut-être que son grand-père a connu mon grand-père / Peut-être que mon grand-père a connu son grand-père / en Tunisie / Taofik, Taofik Boudhib, Taofik / Je lui avais dit que j'étais presque tunisien, il m'appelait son demi-moi / Mais je ne lui avais pas dit que j'étais juif car un jour il avait dit un truc contre les juifs / Taofik, Taofik Boudhib, Taofik / "Juifs, Arabes, ensemble"

Le manque, l'affection, la honte et la méfiance.

 

3. "Axel Attala", pop-rock à la rythmique à la fois rapide et décalée.

Croiser Axel Attala, avec un chat dans les bras, croiser Axel Attala, avec un chat dans les bras / Le chat c'est pas Axel qui l'avait c'était moi / Et c'était pas dans mes bras mais dans sa caisse / Axel était en costard, devait revenir du boulot / Moi les seules responsabilités que j'ai c'est d'avoir un chat / Croiser Axel Attala, avec un chat dans les bras, croiser Axel Attala, avec un chat dans les bras / Axel m'a pas vu ou alors il a pas voulu / Dommage car j'aurais bien aimé lui reparler / Il faisait tout sérieux avec son costard, c'était bizarre / Est-ce qu'il y a quelque chose qui dit au départ que plus tard on sera plutôt costard ou plutôt chat / Croiser Axel Attala, avec un chat dans les bras, croiser Axel Attala, avec un chat dans les bras

Quand il se trouve que j'ai croisé récemment la personne en question, c'est ça qui fait forcément l'objet de la chanson.

 

4. "Sary Drappeau", comptine entraînante.

Eh oui, tout est toujours dans la statuette en marbre au fond du CDI / Eh oui, tout y est toujours / Toumdoudoumdoum / Eh oui, tout est toujours dans la statuette en marbre au fond du CDI [ad libitum]

Parce qu'une fois il avait dit à quelqu'un que quelque chose (je ne sais plus quoi) se trouvait dans la statuette en marbre au fond du CDI (alors que bien sûr c'était impossible). 

 

5. "Aurélien Antoine Florent Mickaël toi-même tu sais Mega Mix", morceaux de phrases samplées sur de la techno. 

On a mattthhhsss / On a fra' / On ne sort pas, ça n'a pas sonné / Comme vous vous en doutez, je n'suis pas Monsieur Physique, je suis Monsieur Sallet / [scratch] sur les parrrrois du tubbbe / [scratch] parois du tube [scratch] parois du tube [scratch] parois du tube / Fatima Mehental [scratch] / c'est un fantôme ? [scratch] c'est un fantôme ? [scratch] c'est un fantôme ? / Pinguis, pingui : gras, bien nourri / Ouais faut vraiment être con pour acheter un cahier d'EPS / Quand je regarde ma trousse, je n'vois plus l'prof de maths / On a mattthhhsss / On a fra' / On ne sort pas... [ad libitum]

Il faut qu'on ressente à la fois le côté hypnotisant (ce seront les vraies voix des personnes concernées qui seront enregistrées) et le côté Marabout/Bout d'ficelle/Selle de ch'val.

 

6. "Paul Durand", suite directe car même esprit techno mais avec une instrumentalisation différente, qui se fait de plus en plus primitive.

Aux caisses !!!!! / Aux caisses !!!!! / AUX CAISSES !!!!!!!!! [ad libitum]

Il disait "aux caisses" pour "au goal" ou "dans la cage", j'ai cherché depuis si ça se disait mais sans succès.

 

7. "Adrien Combourieu", punk-rock furieux qui amorce définitivement le virage abrasif de l'album.

C'est à cause de Combourieu !!! / Adrien Combourieu !!! / À chaque fois que je disais ou faisais une chose, il me regardait avec un regard moqueur / J'avais l'impression d'être toujours à côté d'la plaque / C'est pour ça qu'après je n'ai plus rien tenté / C'est pour ça qu'aujourd'hui j'ai raté trop de coches / C'est à cause de Combourieu !!!! / Adrien Combourieu !!!! / Aujourd'hui sur internet on le voit naviguer sur un bateau / Moi aussi j'aurais bien aimé pouvoir naviguer sur un bateau / S'il n'y avait pas eu Combourieu !!!!! / Adrien Combourieu !!!!! / C'est à cause de Combourieu !!!!!!!

Encore aujourd'hui, je ne sais pas si c'était déjà ma parano qui me faisait imaginer qu'il me trouvait tout le temps naze ou s'il y avait du vrai. Je n'existais pas vraiment à l'époque, il faut dire.

 

8. "Farid Bader", morceau aux deux facettes : couplet façon rock expérimental avec voix parlée, refrain chanté plus lent façon pop-song mélancolique.

Couplet : Désolé Madame Bertrand, je vous croise parfois au Monoprix mais je croise aussi souvent Farid dans ma rue et je peux vous l'assurer, contrairement à ce que vous disiez... / Refrain : ...il ne fait pas un bruit formidable, il ne fait toujours pas de bruit formidable / Couplet : Pourtant je tends l'oreille, quand il est avec ses amis, quand il passe à côté de moi, mais vraiment rien de rien, que dalle, chou blanc, je vous jure... / Refrain : ...il ne fait pas un bruit formidable, il ne fait toujours pas de bruit formidable 

Deux personnes que je croise ou croisais régulièrement dans mon quartier sont reliées à une même anecdote : ma professeure d'Anglais de 5ème, Madame Bertrand, s'était brusquement énervée contre Farid Bader, élève silencieux du fond de la classe, parce qu'il avait fait tomber malencontreusement sa chaise, ce qui avait fait "un bruit formidable" (sic).

 

9. "Clément Petit dit Sushi", un interlude insouciant, comme une pirouette en forme de rock festif que tout le monde doit scander.

Est-ce qu'on l'appelle encore Sushi, Petit ? Est-ce qu'on l'appelle encore.... [choeurs] Sushi !!!!!! / Est-ce qu'on l'appelle encore Petit, Sushi ? Est-ce qu'on l'appelle encore.... [choeurs] Petit !!!!!!

Ce dénommé Clément Petit se faisait réellement surnommer "Sushi" et l'on pourra remarquer une fois de plus la thématique du temps qui passe et de l'identité fluctuante.

 

10. "Florian Novat", façon 'chanson française très triste au piano'.

Rangez les blagues nulles, rangez l'trip absurde, avec lui c'est du sérieux / Rangez les fous rires pendant les exposés, pendant les fautes de frappe / Ça rigole pas avec Novat, ça rigole surtout pas / "Tes dessins c'est moche mais tes textes chapeau", m'avait-il dit / J'aurais dû l'écouter et je n'en serais pas là / Ça rigole pas avec Novat, ça rigole surtout pas

J'ai beaucoup pesté contre le rigorisme persévérant de Florian Novat (il était capable de m'engueuler parce que je ne pouvais pas m'empêcher de m'esclaffer après une faute de frappe sur un ordi) mais c'est peut-être lui qui avait raison, je le reconnais désormais.

 

11. "Que pensez-vous de Lucas Taïeb ? (remix)" : la première version est écoutable ici.

 

Bonus track : "Taofik Boudhib Dub", version instrumentale de "Taofik Boudhib".

 

Je m'arrête là car onze chansons ça suffit pour un album traditionnel de pop, mais j'aurais pu trouver d'autres sujets, il me manque seulement les paroles : "Thibaut Delhomme" par exemple, j'ai été flatté qu'il m'ait reconnu dans la rue et qu'il ait été content de me voir, "Akram Ouechtati" qui est devenu tout gentil, "Loup Crouzet" qui était quelqu'un de formidable et peut-être celui qui m'a le plus compris ex-aequo avec mon meilleur ami, qui lui aussi aurait bien sûr mérité sa chanson malgré que tout l'album lui soit déjà dédié.

À la rigueur, pour Loup, j'aurais pu faire encore un hymne techno-dance avec "Y'a un trou dans l'pont", phrase qu'il avait criée après une manif' alors qu'il était bourré sur un pont, mais ça serait trop réduire l'homme qui savait se faire tendre et avec qui j'ai partagé mon moi profond.

Je ne sais pas quand ça sortira.

 

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