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Immobile et agité
21 mars 2014

Si je n'arrive à aimer que les œuvres folles ou

Si je n'arrive à aimer que les œuvres folles ou en mise en abyme (bref, qui parlent d'elles-mêmes), c'est parce que ça suffit déjà comme champ d'émerveillement. Il y a tout à découvrir en ayant conscience qu'on a un langage ! Ce n'est que comme ça qu'on arrivera vraiment à entrer dans les choses. La vraie littérature, celle qui donne envie de vivre (car sinon à quoi sert-elle ?), est celle qui se prend comme son propre champ, car ainsi on n'est dupe de rien, nos yeux sont entièrement ouverts, on écoute vraiment ce qui se dit en nous et on peut passer à autre chose* (ce que certains appellent "se dépasser").

J'aime me dire que c'est par idéologie politique que j'aime cette littérature, car celle-ci est la seule qui vaille dans un nouveau monde digne de ce nom où l'on aura plein d'autres choses à faire. C'est en acceptant de se spécialiser dans l'exploration de nos flux de pensées que l'on pourra faire cesser cette autre spécialisation, contre-nature celle-ci, qu'est la division du travail. Ecrire tous les jours parce que je ferais partie du segment "écrivains" : non. Aujourd'hui écrire, demain soigner, après-demain planter.

À la base, c'est bien en se posant un peu qu'on a fondé les bases de tout ce qui nous amène là aujourd'hui, alors pour refonder tout, autant se poser aussi en faisant vraiment gaffe cette fois-ci, non ? (Gébé aurait pu l'écrire, je sais. Mais je n'ai jamais dit que je ne voulais pas être Gébé.)

*N'est-ce pas là mon problème, justement ? Ce souhait, exprimé ici pour le monde entier mais imaginé pour moi avant tout (n'en soyons pas dupe), de sans cesse sautiller, ne jamais m'attarder, pas peur de ne plus croire à rien ? (Je préfère mettre "à" que "en", car je ne crois déjà plus "en" rien ; par contre, croire "à" ça peut encore m'arriver, heureusement.)

- Mais ne devrais-je pas plutôt être attentif quand je nage ? Si j'emploie si souvent le terme "plonger" quand je parle de mes utopies, n'est-ce pas par incapacité de savoir nager (au sens propre comme au sens figuré, si si) ? Avant de vouloir carrément prétendre à toucher à l'inconnu, autant déjà connaître le connu, ce sera un bon début. (Et je dois avouer que je n'y connais rien.)

[Quoi qu'il en soit, il faut que je cesse de vouloir être le meilleur juge de mes phrases. Quand j'y vois des éclaircissements, d'autres y voient de l'abstrait naïf ou hermétique. À l'inverse, quand j'y vois des récréations vaines, d'autres y voient une expression forte et nécessaire. Œuvrons et puis c'est tout, vivons et puis voilà.]

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