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Immobile et agité
5 mars 2014

Cinq paragraphes à la fois vrais et faux (Toute

Cinq paragraphes à la fois vrais et faux (Toute écriture est exagération)

 

Je dis souvent "je mets du temps pour tout" et c'est à comprendre dans les deux sens : aussi bien pour mon corps que pour mon esprit, aussi bien pour mon immobilité que pour mon agitation. Je mets longtemps à faire les choses car je ne connais pas les gestes qu'il faut faire, je suis trop laborieux, mais pas "laborieux" au sens de "qui travaille", hein, au contraire ! Car je mets tout aussi longtemps à me décider à plonger vraiment profondément dans les choses. Trop distrait par le monde, je l'ai déjà dit.

 

Impossible de prendre sérieusement un "travail", pour moi c'est un à-côté, un divertissement. Ce que je prends sérieusement ce sont les moments où mon corps est libre, autrement dit où il est détendu. Alors on peut me dire "Quel je-m'en-foutisme ! Concentre-toi un peu, investis-toi et montre ton intérêt !", mais alors moi je vous dis, quand vous êtes dans vos soirées, vos hobbies, vos lectures, vos plaisanteries, vos mots, vos pensées : allez jusqu'au bout d'eux, mettez-y vous tout entier et ardemment ! C'est vous qui n'êtes pas sérieux ! Car c'est ça la vie, c'est tout ce qui est vraiment elle, ce n'est pas ce que le monde veut faire d'elle.

 

"Lis un peu !", me criait mon grand-père. Impossible, trop de choses dans la tête qui allaient et venaient depuis la mort de ma mère. Pour les faire taire, une seule solution : les cris, les chants, les mouvements. Mais saccadés et tendus. C'est seulement maintenant que j'ai des cases disponibles pour d'autres mots que les miens. Et c'est ainsi que j'apprendrai la maîtrise des gestes.

 

J'ai hérité à la fois de l'individualisme solitaire de mon père et du sentiment permanent de culpabilité de ma grand-mère. Ça ne pouvait que donner des obstacles inextricables. J'ai du mal à ne pas penser qu'à moi, tout en ayant sans cesse peur que les autres me reprochent ceci ou cela. La plupart du temps, je tape complètement à côté : ces sources de honte sont des faits anodins qui ne gênent personne. Par contre, ce sont d'autres comportements qui heurtent les gens : ce sont ceux qui me viennent spontanément. Heureusement que la spontanéité peut être déconstruite et n'a rien de "naturelle" ! Sinon je serais la pire personne au monde.

 

Chaque matin : la peur au ventre, au sens propre. J'ai l'anxiété digestive en me réveillant. Le monde m'attend et je sais d'avance qu'il désapprouvera tous mes actes, toutes mes maladresses. Se hisser : la première épreuve de la journée. Chercher mes quelques rares qualités : le challenge de chaque recommencement.

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4 mars 2014

Si le monde ne me comprend pas, c'est parce que

Si le monde ne me comprend pas, c'est parce que j'ai une gueule, des mots et des gestes de jeunot maladroit alors que mon cerveau est celui d'un vieux revenu de tout. Mon cerveau a déjà emprunté tous les chemins possibles, il les a poussés à bout. C'est normal que mon corps, très tôt relégué, ne sache pas comment s'y prendre de son côté (et le problème vient justement du fait qu'il ait son "côté" propre, quelle ineptie !). Creuser mes nouveaux chemins passera tout autant par reconnaître mes sens (déjà les percevoir, je ne sais même pas qui ils sont !) que par ne pas nier ma radicalité (qui, de toutes façons, pour continuer à être exploratrice, doit tout autant s'appuyer sur la conservation que sur le changement ; c'est l'alchimie des deux qui crée des variations riches et infinies, surprenantes et impertinentes).

3 mars 2014

Le monde ne fait qu'ébrécher de plus en plus ma

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Le monde ne fait qu'ébrécher de plus en plus ma confiance en moi, justement parce que je viens à lui sans cette confiance, ce qu'il n'accepte pas et ce qu'il me fait donc sentir cruellement en me l'ébréchant encore plus. Oui, encore un cercle vicieux.

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