Immobile et agité

Il y a un truc que je m'étais jamais vraiment dit, cette fois je me le dis : c'est parce que je culpabilise pour tout que tant qu'à faire je vais dire ou faire des trucs vraiment culpabilisants qui dépassent la mesure et l'autorisation du monde, comme ça au moins je saurai pourquoi je culpabilise. C'est une forme d'autodestruction comme une autre. Schéma très banal, je sais. Et pourtant j'ai grandi sans la religion ! Comme quoi, ça revient au même. "Judéochristianisme", mon cul ! C'est en nous et bien en nous.

Correspondance d'hier

Correspondance d'hier

Correspondance d'hier

Correspondance d'hier

Correspondance d'hier

La chose sûre et certaine qu'il y a dans ma perception des choses, qu'on la prenne par le bout immobile ou par le bout agité, c'est ma méfiance vis-à-vis des faits du monde. Ma non-croyance en le monde c'est une non-croyance en les faits qui le gouverneraient soi-disant davantage que les arrière-pensées, postures non lucides et autres névroses, qu'elles soient anthropologiques ou psychanalytiques. Et c'est une peur vis-à-vis de celles-ci, bien sûr. Je sais que le monde ce n'est que ça et ça me terrifie.

Correspondance d'hier

Correspondance d'hier

Le chant c'est tellement important pour moi que c'est ce par quoi je juge tout. Si mon patron chante moins bien que moi, même s'il ne me paye pas pour chanter, je n'ai aucune raison de vouloir le servir vu qu'il chante moins bien que moi. Tout est jaugé à l'aune de ça, je vous le dis. Quant à ceux qui me répondront "il faut donc que tu sois chanteur", je leur demanderai s'ils sont musiciens ou producteurs et s'ils veulent bien prendre en main un immobile agité ; dans le cas contraire, je leur dirai qu'ils auraient pu s'abstenir de cette remarque.

Correspondance d'hier

Ces deux blogs en miroir, c'est mon passé qui me tend la main pour me guider vers la résolution. Je vois ce qui a merdé en lui, ce qui s'est reproduit, ce dont je ne me suis pas débarrassé. Et curieusement, c'est parce que ça a persisté que je peux distinguer ce qui était noble de ce qui était indigne. Le discernement est souvent subtil mais c'est dans ces interstices que je guérirai intègrement, à défaut d'intégralement. Admirer ses propres traces c'est quand même louche, ça fait tellement loucher sur soi à la longue, que c'est vouloir s'en expédier qui nous sauve, s'en expédier en gardant bien sûr des bouts de peau morte collés sur notre nouvel anorak. Il n'y a que comme ça que la célébration de l'innocence est tenable et lucide.

Correspondance d'hier