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Immobile et agité
23 juin 2014

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20 juin 2014

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18 juin 2014

Quand un écrivain nous frustre on n'a qu'à se

Quand un écrivain nous frustre on n'a qu'à se dire qu'on fera nous-même ce qu'il n'a pas fait, ça nous semble à notre portée. Mais quand un musicien nous frustre ?... Croit-on vraiment qu'on pourra apporter quelque chose à toute sa myriade de mélodies, d'instruments et d'univers sonores ? Bien sûr que non, alors on prend son Oeuvre en bloc en se disant que la frustration en fait partie, que sinon ce ne serait pas lui.

Si je refuse de participer aux télé-crochets télévisuels bien que je pense m'en sentir capable, ce n'est pas tant par dégoût de chanter des morceaux de merde, c'est plutôt par crainte d'avance de pactiser économiquement avec le Mal Absolu et qu'il me floue et que je sois l'énième chanteur à pousser sa mélopée sur "le système qui l'a tué". Cette lucidité n'est donc guère morale mais elle est surtout la preuve que je me méfie à la racine de la capitalisation de tout bien quel qu'il soit, indépendamment de la nature de celui-ci.

L'impression que certaines personnes se la jouent 'alternatives' alors qu'elles sont 'mainstream'. Qu'elles nient leurs vrais goûts. Moi aussi je les nie mais je vous jure que c'est l'inverse : si je m'écoutais je ne plongerais que dans des choses imbitables et extrêmes tellement je me lasse vite de tout, mais je me force à croire en l'évidence de certaines formes éculées. C'est une exhortation. L'impression de porter le poids de toutes ces personnes qui aiment ça, de mes ancêtres qui les aimaient aussi, ce qui m'oblige à essayer de les comprendre. Et le plus drôle c'est que j'y arrive, la plupart du temps. Comme quoi, parfois, s'écouter c'est aussi ne pas trop s'écouter.

17 juin 2014

Ce qui me fait me lever le matin, c'est presque

Ce qui me fait me lever le matin, c'est presque tout le temps l'humour absurde. Me dire que ça existe et qu'il faut donc y croire encore. Soit c'est moi qui m'apparaît dans ma tête : je me revois dire ou faire des choses débiles, je me dis que j'en ai été capable et qu'il y avait mes amis pour en rire et que c'est ça le but de la vie, qu'il faut continuer. Soit c'est des comiques qui m'apparaissent (oui, quand j'étais petit on disait "comique" et pas "humoriste" donc je continue à dire "comique") et qui font des choses folles à la télé, de l'humour vraiment incongru comme j'aime qui n'a sa place qu'à la télé et qui tire vraiment profit des potentialités qu'elle permet, des espèces de mini-chroniques ou d'anti-sketchs vite tombés dans l'oubli et inadaptables au théâtre ou au cinéma (d'ailleurs, bien souvent les comiques en question ont cédé aux sirènes de ces 'vrais arts' et y sont devenus en-dessous de tout) et je me dis que c'est ça que j'aurais aimé faire. C'est être à la télé pour la subvertir et la déconstruire. Ça a été mon premier but dans ma vie, ma première envie créative. Je ne vois guère que mon corps qui y a fait obstacle. Mais mon cerveau y pense toujours autant.

(Du coup je copie-colle ce texte sur mon blog sur la télé que j'aimerais bien reprendre un jour.)

16 juin 2014

Toujours eu un malaise prononcé quand je voyais

Toujours eu un malaise prononcé quand je voyais que le public des concerts c'était des gens qui venaient s'oublier (dans l'alcool, le bruit ou les deux à la fois). Comme s'il y avait un précipice infranchissable entre l'art, ici le rock, et ses consommateurs, ici des attardés. J'ai donc très tôt décidé de préférer la musique en chambre pour me sentir plus proche des groupes que j'aimais (et ça tombe bien car la plupart d'entre eux ne jouent plus). C'est évident qu'ils ont une quête mais faut croire que pour les gens c'est qu'un biais pour s'amuser. Pour ça aussi que j'ai laissé tomber la musique et les arts du spectacle qui étaient mes seuls dons : c'était beaucoup de passion, de sueur pour un truc qui sert à divertir la galerie. L'écriture c'est quand même autre chose. Hein, c'est quand même autre chose, hein ? Non ?

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8 juin 2014

« Je ne comprends pas comment on peut être payé

« Je ne comprends pas comment on peut être payé pour un travail manuel » : c'est la phrase, prononcée en 2005, qui occasionna le plus d'incompréhension choquée, alors que c'est elle qui est à l'origine de toute ma construction autobiographico-philosophico-politique. Ceci explique cela (mon échec tenace en tout).

Je ne voulais pas spécialement faire de la provocation, je disais juste ce que je ressentais sans pouvoir ni vouloir le comprendre, mais c'est peut-être ça la provocation : c'est refuser de s'expliquer pourquoi nos élans répulsifs sont parfois si indécents, c'est s'y complaire.

Ce que je voulais dire c'est que vendre son corps ne mérite que notre indignation. Être payé par une prise de conscience devrait suffire à tout le monde (je pensais ça sans même être bourgeois !). Vendre son esprit, c'est déjà entrer dans une certaine dynamique de dialogue qui mérite d'être encouragée. On ne veut pas seulement passer sa vie à la gagner, on veut témoigner pour éclairer (si ce n'est pas dans ce but c'est aussi à jeter, ou bien à garder pour plus tard).

Aujourd'hui, j'ai mis de l'eau dans mon vin : je conçois que le salaire puisse être une sorte de dédommagement pour le préjudice subi. Mais ça ne doit pas être une fin en soi. S'efforcer de s'en extirper le plus possible de jour en jour.

(On retrouvera bien sûr dans la phrase incriminée ma jalousie envers ceux qui sont capables d'effectuer des choses.)

4 juin 2014

Immobile et agité, c'est dire "je n'ai ni les

Immobile et agité, c'est dire "je n'ai ni les mains ni la tête à". Car c'est vrai.

On ne m'a pas appris à avoir les mains, on a tout fait à ma place donc forcément je pouvais pas maîtriser. Même quand j'avais la tête à, cela ne suffisait pas car je n'avais pas les mains à donc j'étais trop lent. Mais si ce n'était que ça, j'aurais pu y remédier à force d'apprentissages. Mais comme mon autre maladie vient de ne pas avoir la tête à, je peux encore moins me mettre dans mes mains (vu que je ne me mets même pas dans ma tête).

Qu'importe qui est l'oeuf et qui est la poule, l'essentiel à savoir c'est que c'est un mélange inextricable où tout est le fruit d'une double responsabilité qui se détricote difficilement.

M'efforcer. Essayer. Doublement me mettre. Car quand je me concentre sur le seul fait qu'il faille que je sois dans mes mains j'oublie ma tête et quand je ne pense qu'à ma tête j'oublie mes mains. Faire le lien.

1 juin 2014

C'est justement parce que je suis impulsif que je

C'est justement parce que je suis impulsif que je n'agis pas : je ne peux pas choisir entre mes différentes impulsions, souvent contradictoires (sans compter que j'ai peur d'emprunter certains chemins de pensée qui me conduiraient facilement à la dépression). Savoir ce que je veux vraiment dans la vie, c'est la recherche à laquelle je me consacre, recherche qui empêche elle aussi l'action (mais sans elle j'arrive encore moins à me décider).

Je ne vais pas vous mentir (certains le savent peut-être sans que j'aie besoin de le dire) : de moins en moins de gens me parlent de ce que je fais, ce qui avait déjà commencé bien avant que j'en fasse moins (et qui en est sûrement l'une des causes). Si je ne dois pas forcément en conclure que moins de gens adhèrent, je dois en tout cas être conscient que moins de gens s'y penchent, ou bien en sont indifférents ou alors perplexes (ce qui serait déjà mieux que rien). Dans le même temps, je dois avouer que je me sens de plus en proche des choix que je fais, ce qui n'est pas forcément confortable car mon passé m'apparaît de plus en plus vide. Quoi qu'il en soit, c'est ce qui me pousse à continuer. Continuer en parlant au vent, en pissant dans un violon, c'est à la fois une posture raisonnable qui empêche toute velléité "d'en vivre", mais c'est ça aussi qui crée ma vision sociale encore plus désespérée.

C'est souvent que quand je relis mon C.V. récent ou que je commets tel acte, je me demande ce que mon moi jeune en aurait pensé. Le sentiment varie. Reste ce besoin de passé éclairant qui m'interloque, car oui c'est bien de cela qu'il s'agit : j'essaie d'extraire une sagesse de cet ignorant que j'étais, au lieu d'aller vers le sachant que je serai. Ce n'est pas tant une fascination romantique pour l'innocence, ça l'a peut-être été mais ça ne l'est plus. C'est un souhait de cohérence interne. Le petit frère sans aucune clé, je ne le regarde pas seulement avec tendresse mais avec respect car c'est lui qui avait les impulsions de départ : il est par conséquent le grand frère dont je me dois d'attirer la bienveillance.

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